L’intuition n’est pas étrangère dans l’univers des sciences. A la fois objet d’étude, elle aide aussi à faire avancer la recherche en lui fournissant de précieuses inspirations. Mais plus étonnant encore, l’intuition intéresse le monde des entreprises. Elles y voient des solutions d’innovation en phase avec les défis du monde moderne.
Chaque manager a besoin à la fois d’analyser les problèmes systématiquement et de décider rapidement : un talent qui ne vient que de l’entretien de l’intuition pendant plusieurs années d’expérience et de formation.
H. Mintzberg
Le flair n’est pas une idée neuve. C’est même ce qui différencie, depuis que le business est business, les « petits » des « grands » entrepreneurs. Comprenez les gestionnaires des visionnaires. Les audacieux des frileux.
Tenez, prenez Richard Branson, fantasque dirigeant de Virgin. Entre deux tours du monde en montgolfière, il dit se décider un nouveau projet en quelques instants. Sur quoi se base t-il ? Sur l’excitation générée en lui, (ou pas) par l’affaire ! Voilà qui n’est pas de nature à rassurer ses partenaires financiers. Mais, l’homme, qui déclare que son intuition est son meilleur guide, a du talent.
Autre patron ayant cultivé l’amour du risque : l’américain Ray Kroc, le roi des hamburgers. Lorsqu’il se voit proposer en 1961 un prix exorbitant pour le rachat de la franchise McDonald’s, son avocat d’affaires fait tout pour le dissuader. Mais son « sacré instinct ne le lâche pas ». On connaît la suite : Kroc devint milliardaire.
Thierry Boiron, PDG des laboratoires homéopathiques français du même nom, est de la même trempe. Il décide un jour, dans un contexte incertain, de lancer une filiale en Russie. Autour de lui, il est loin de faire l’unanimité. Mais son intuition lui souffle de persévérer. Il signe et confie la direction à une personne inexpérimentée, qu’il sent être faite pour le job. Bingo : la succursale devint florissante.
Sont-ils des exceptions ? L’intuition est-elle réservée à une frange de dirigeants particulièrement talentueux ?
Pour Henry Mintzberg, la réponse est sans hésiter : non.
Dans son livre « Management :voyage au centre des organisations », le spécialiste canadien consacre un chapitre à ce sujet. Et fait tomber les idées préconçues. Non, le manager n’est pas ce planificateur systématique et réfléchi, rationnel à 100%....Il n’en a tout simplement pas le temps ! Croulant sous les décisions à prendre, il est passé maître dans l’art de la brièveté. Pour choisir, bien souvent, il doit se fier à son instinct. Y compris pour les décisions stratégiques. Pour Mintzberg, c’est un constat : les managers les plus intuitifs sont ceux qui réussissent le mieux.
A retenir : le flair des dirigeants
Diverses études illustrent qu’une majorité de dirigeants se fient à leur intuition. Une enquête de la Harvard Business School montre que 80% des cadres dirigeants lui attribuent leur succès. Mais, ils ne sont plus que la moitié prêts à le reconnaître publiquement…
Vous souhaitez en apprendre davantage découvrez le livre “ Développer votre intuition pour prendre de meilleures décisions ", de l’auteure et conférencière Isabelle Fontaine.
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