Chaque semaine dans les médias québécois, nous prenons connaissance d’articles ou de reportages sur la pénurie de main-d’œuvre qui sévit en région comme dans les grands centres. Peu de secteurs d’activités semblent y échapper : de l’agriculture aux technologies de l’information, en passant par les commerces de détail, la restauration, l’éducation et la finance, des cris d’alerte sont lancés pour faire bouger les gouvernements et sensibiliser la population.
En 2021, le Québec compte 83,1 personnes qui arrivent sur le marché du travail pour remplacer 100 personnes qui en sorte. Selon différentes études, il faudra attendre 2031 pour trouver un certain équilibre, soit un départ pour une arrivée. Et encore, cela se discute.
Plus personne ne peut dire que la pénurie de main-d’œuvre n’existe pas : les chiffres parlent d’eux même. Selon statistiques Canada, le nombre de postes vacants sur le territoire québécois a connu une augmentation de 18 500 postes (+14,4 %) par rapport à l’an dernier. Nous remarquons des hausses importantes dans les secteurs des soins de santé et de l’assistance sociale (+5 900), de la fabrication (+5 100) et de la construction (+3 700). Le Québec est la province la plus affectée au Canada et toutes les affiches sur les devantures des entreprises le démontrent bien!
Mais d’où vient cette crise et, surtout, comment y faire face?
La principale raison est mathématique : « il manque des personnes en âge de travailler au Québec », comme l’indique très clairement Pierre Bernier du groupe Ambition dans une entrevue accordée à moovejob, la nouvelle plateforme de recrutement international, le 21 juillet dernier.
Selon Monsieur Bernier, dont les analyses statistiques sont rigoureuses et reconnues, 181 000 postes sont à combler actuellement au Québec. La prospective (données, analyses et statistiques) démontre que plus 1,4 million d’emplois seront à combler en 2026 et que plus de 300 000 seront impossibles à combler. Cette vision du monde du travail dans 5 ans a de quoi donner le vertige.
Autre indicateur important pour expliquer cette crise de pénurie de main d’œuvre concerne la démographie. L’âge moyen de la population mondiale est de 31 ans alors que celle du Québec est de 43 ans. À cet écart de 13 ans d’âge moyen s’ajoute l’accélération du vieillissement de la population, qui est plus importante ici que dans la grande majorité des pays industrialisés.
Si nous regardons froidement la situation, nous constatons qu’il n’y a pas assez de travailleurs disponibles pour remplacer les baby-boomers qui partent à la retraite et pour combler les besoins des entreprises en croissance. Point.
Cette situation entraine une baisse notable de la qualité des services et de plus en plus de bris de services, comme la fermeture de certains départements dans les hôpitaux ou des heures d’ouverture diminuées dans les commerces et les restaurants, et, comme nous le disions plus tôt, la situation sera bien pire dans 5 ans.
Plusieurs solutions sont possibles pour aider les entreprises à faire face à cette crise :
Remplacer les humains par des machines ou automatiser certains processus, mais cela a des limites et requiert de nouvelles expertises, introuvable aussi.
Réduire sa croissance, ce qui est moins attrayant pour les dirigeants et les actionnaires.
Fidéliser ses employés, ce qui demande souvent de repenser sa culture d’entreprise et ses pratiques RH.
Développer son image de marque employeur pour attirer les employés déçus de leur expérience dans d’autres organisations, ce que plusieurs entreprises ont déjà commencé à faire.
Augmenter les salaires, une solution très courts termes, peu efficace et très coûteuse.
Améliorer la productivité interne, plus facile à dire qu’à mettre en place.
Relocaliser certaines activités à l’international, un pari risqué qui entraine une augmentation des délais et une possibilité de rupture de services (pensons à ce qui est arrivé avec la pandémie).
Recruter des professionnels à l’international, une solution à court, moyen et long terme permettant de planifier la relève tout en sécurisant ses recrutements.
Selon une étude de PricewaterhouseCoopers, 72% des entrepreneurs québécois envisagent une croissance dans les mois et les années à venir. Pour soutenir cette croissance, 60% d’entre eux souhaitent embaucher du personnel supplémentaire, mais se demandent comment les recruter lorsque le marché de l’emploi est déjà saturé.
Vous l’aurez bien compris, il manque de travailleurs au Québec et le recrutement international semble être la meilleure solution pour contrer ce problème.
Les avantages de recruter à l’international sont nombreux et toutes les entreprises que nous accompagnons chez Patrimoine-RH ne regrettent jamais leur expérience. Encore mieux : 98% d’entre elles renouvellent leur expérience à plusieurs reprises.
Pour certains gestionnaires RH, le recrutement international est la solution de la dernière chance. « C’était une décision en mode survie pour les Résidences des Bâtisseurs » nous confie Érik Roby, Directeur principal, Capital Humain des résidences pour personnes âgées. Sa dernière « opération » de recrutement international a finalement aboutie à l’embauche de plus de 40 personnes en seulement quelques jours pour combler des emplois vacants depuis des mois. L’entreprise syndiquée a aussi bénéficié de l’appui de ses partenaires sociaux pour atteindre ces résultats. Pour Sophie Jacques, directrice Ressources Humaines chez Côté inox, la décision de procéder à un recrutement international à grande échelle s’est prise à la suite d’un premier recrutement réussi. Selon elle, l’arrivée de personnes provenant de l’extérieur apporte « un vent de fraicheur dans les équipes ». De plus, les travailleurs immigrants ont une vision très positive de la vie au Québec et sont reconnaissants de l’opportunité que l’entreprise leur a offerte. C’est réellement une solution gagnant-gagnant pour tout le monde!
Vous pourrez en savoir davantage en retrouvant Erik et Sophie lors de l’interview que je réaliserai à l’évènement organisé par le journal les affaires le 14 septembre prochain 8h30 à 15h30 : Pénurie de talents - SOS Recrutement : tendances et pratiques gagnantes dans le nouveau normal.
Alors, avez-vous envie de vous lancer dans cette belle aventure qu’est le recrutement international?
Au plaisir
Philippe Zinser
Happy-Culteur RH