gestionnaire

Faut-il vraiment recruter un nouveau gestionnaire/manager après le départ du précédent?

Vous avez un poste de gestionnaire vacant et vous ne voyez pas comment faire autrement qu'en recruter un autre?

Patrimoine RH - Évaluer le pour et le contre.jpg

Recruter ou pas?

Que faire?

Mise en contexte

Vous venez d'apprendre qu'un de vos gestionnaires a décidé de continuer sa carrière professionnelle ailleurs? Vous venez de faire un changement organisationnel et suite aux différents transferts internes, il vous faut un nouveau gestionnaire pour remplacer un poste devenu vacant? Autre possibilité, vous avez dû vous séparer d'un gestionnaire et il vous faut le remplacer?

Vous vivez une de ces situations? Et si, votre solution était tout autre?!

Imaginez, que vous décidiez de ne pas remplacer votre gestionnaire pour donner plus d'autonomie et de responsabilité à l'ensemble des collaborateurs? Et qu'avec eux, vous décidiez de repenser l'organisation du travail?

Avant de dire non, répondez à ces cinq questions? Et comptez le nombre de OUI obtenu.

  • Vous pensez que l'équipe en place a les meilleurs joueurs?
  • Lorsque l'ancien gestionnaire était absent (vacances, maladie, ou autres), le service était à l'arrêt?
  • Pensez-vous qu'avec un peu d'accompagnement le collectif pourrait faire émerger un leader ou un leadership tournant?
  • Êtes-vous d'accord qu'à plusieurs nous sommes plus intelligents que tout seul?
  • À votre avis, vos collaborateurs (employés) seraient-ils plus engagés s'ils pouvaient décider par eux-même des décisions à prendre pour réaliser leurs tâches, trouver des solutions voire proposer des idées d'amélioration?

Vous avez entre 3 et 5 OUI.

Repensez sérieusement votre décision, car il semblerait que vous avez les ingrédients pour attendre vos résultats (objectifs) avec les joueurs actuels! Avec un peu de coaching et de formation, vous aurez sûrement une Dream Team!

Vous avez seulement 2 OUI!

Oups, votre organisation (équipe) a besoin d'aide rapidement! Elle souffre d'un manque de cohésion, de compétences, d'autonomie, de reconnaissance, ou ensovre d'engagement! Un diagnostic devrait être réalisé rapidement. 

Vous n'avez répondu qu'une seule fois OUI, ou aucune fois!!

Vous devez penser que le titre et le sujet de cet article n'ont aucune logique, ni aucun bon sens et qu'un service sans chef, c'est le début d'une désorganisation totale! Vous avez peut-être raison, mais dans les faits, c'est vous qui avez répondu le plus honnêtement à nos cinq questions en tenant compte de votre environnement! Et il semblerait, que certains ajustements doivent être réalisés avec ou sans gestionnaire!

« Un service, un département sans chef, c’est le début d’une désorganisation totale! »
— Là est la question?

Vous êtes un gestionnaire?

Vous vous demandez peut-être si notre rôle est de supprimer cette fonction? La réponse est clairement non! Par contre, nous changeons votre rôle de directeur, chef, contre-maître etc. pour la fonction de LEADER-COACH!

Quelles sont les différences entre un gestionnaire traditionnel et un leader-coach?

  • Le chef existe pour l’autorité, le leader pour soutenir.
  • Le chef a besoin de s’imposer avec des arguments, le leader le devient naturellement!
  • Pour un chef, l’autorité est un privilège, pour le leader est un devoir de servir.
  • Pour le chef : « Ici, c’est moi qui décide », le leader : « Ici, nous trouvons des solutions ensemble ».
  • Le chef inspire de la peur ou détient la prime, on le craint, on lui sourit en face et on lui tourne le dos quand il est absent. Le leader inspire la confiance, donne le pouvoir aux collaborateurs de l’auto amélioration, il est enthousiaste et quand il est présent, il fortifie le groupe.
  • Le chef cherche le coupable quand il y a une erreur, il sanctionne, punit, blâme, etc. Le leader ne cherche pas le ou les responsables, mais les causes et trouve des solutions avec le collectif. Il encourage la prise de risque et donc accepte les erreurs!
  • Le chef est dans le « comment faire », il assigne les tâches, ordonne à chacun ce qu’il doit faire, et attend qu'on lui obéisse. Le leader est dans le « pourquoi le faire », il donne du sens au travail, aux tâches, il montre l’exemple, travaille avec et comme les autres, il n’attend pas que tout soit parfait du premier coup, il est dans l’action (voir la métaction).
  • Le chef fait du travail une charge, le leader un privilège.
  • Les collaborateurs qui ont un leader, peuvent se fatiguer plus que s’ennuyer, parce que le leader transmet le plaisir de vivre et de travailler au quotidien.
  • Le chef sait comment faire les choses et trouve seul les décisions à prendre, le leader enseigne l’art de trouver des solutions ensemble et les encourage!
  • Le chef garde le secret du succès, alors que le leader partage les clefs de la réussite.
  • Le chef utilise les gens, le leader collabore, prépare la relève et son départ.
  • Le chef gère les employés collectivement et connait bien leurs faiblesses. Le leader donne de l’intérêt à chacun de ses collaborateurs, il connait leurs forces individuelles et collectives. Il respecte la personnalité, s’appuie sur le fait que l’homme est naturellement bon!
  • Le chef dit, « Allez », le leader dit « Allons ».
  • Si tu as peur de ton supérieur, c’est un chef. Si tu l’aimes c’est un leader.
  • Le leader favorise le groupe à travers le travail en équipe, il forme d’autres leaders, il est clair, concret et transparent dans ses attentes. Il motive, encourage, son engagement est contagieux.
  • Le chef arrive à temps, le leader arrive en avance.
  • Le leader fait briller les personnes pour en faire des personnes extraordinaires, sans en éteindre d’autres au passage. Ils les impliquent dans des missions qui leur permettront de déployer et découvrir toutes leurs compétences au service du collectif.
  • Lors du départ du chef, il faut recruter en externe, alors que pour un leader, il est au cœur de l'équipe généralement.
« Ne croyez pas que j’en ai après les « chefs », j’ai moi-même eu ce rôle/fonction pendant des années avant de comprendre, que les résultats que nous obtenions avec mes équipes, venaient du fait que je n’avais rien compris au rôle de chef! »
— Philippe Zinser

N’oublions pas que pendant des décennies (voir encore aujourd’hui dans certains cas), nous avons formé et rabâché aux futurs gestionnaires, directeurs, responsables, chefs et autres supervisions les consignes suivantes :

  • Ne jamais être ami avec ses « employés », collègues!
  • Garder ses distances!
  • Avoir le contrôle!
  • Ne pas partager ses émotions/sentiments
  • Contrôler, car « La confiance n’empêche pas le contrôle »
  • Le savoir c’est le pouvoir!
  • La confiance s'acquière avec le temps!
  • Faire travailler les employés sur leurs faiblesses, points d’améliorations…
  • Etc.

Alors maintenant, qu’allez-vous prendre comme décision?

Philippe Zinser

Happy-Culteur RH

« Faut qu’ça cesse! » N°3

Faut qu'ça cesse - L'engagement des employés.

La série de onze articles « Faut qu’ça cesse! » vous surprendra sûrement par son contenu et son style d’écriture, mais elle vous permettra surtout d’avoir du recul sur nos pratiques de gestion RH un peu « vieillottes » et parfois risibles, mais malheureusement tirées de faits bien réels. Serions-nous devenus fous?

L’engagement de ses employés

Aucun employé ni gestionnaire ne se lève le matin en se disant « J’espère que je vais avoir une mauvaise journée! », alors pourquoi certains perdent-ils leur engagement en chemin?

Tout comme la motivation, je suis convaincu que l’engagement d’une personne par rapport à une autre vient d’elle-même, c’est intrinsèque. Cela étant dit, certaines actions dans l’environnement du collaborateur peuvent, au fil du temps, venir baisser l’intensité de la flamme, voire l’éteindre complètement.

Voici quelques exemples d’actes portant grandement atteinte à l’engagement des collaborateurs dans leur quotidien. Pour les personnes qui me connaissent bien, il n’y aura pas de surprise. Pour les autres, je n’ai pas de discours mielleux pour plaire ni de propos déplacés pour déplaire, mais si l’on veut améliorer la qualité au sein d’une organisation, il faut être capable de se dire les vraies choses!

Le premier frein à l’engagement et le plus important « je sens que je ne vais pas me faire que des amis aujourd’hui » sont certains gestionnaires. Je sais que l’art est difficile et que la critique est facile, mais un dicton très répandu sur les réseaux sociaux dit : « Les employés ne quittent pas les entreprises, ils quittent leurs gestionnaires ».

Je vous le confirme, une très grande majorité des personnes que j’ai rencontrées dans ma carrière, ont quitté des entreprises qu’elles aimaient vraiment (services, produits, etc.), mais elles étouffaient sous la pression de gestionnaires voulant garder le pouvoir. Le pire de tout c’est qu’il s’agit souvent des meilleurs collaborateurs, ceux qui ont le souhait d’améliorer l’entreprise, ceux qui sont fiers d’y travailler et dont les idées fusent et la créativité est débordante, en d’autres termes, des employés engagés qui donnent du sens à leur travail.

Les motifs les plus fréquents :

· Aucune reconnaissance (parfois, un simple « merci » sincère fait toute la différence);

· Un compliment accompagné des mots « … mais tu peux faire encore mieux… », « Ton collègue en a fait plus » ou « Il reste encore beaucoup de chemin… »;

·  Peu ou pas de formation offerte;

· Une rémunération figée, car « tout le monde à ce poste reçoit la même rémunération; nous sommes égalitaires »;

· Demander de la flexibilité à ses employés, alors qu’on n’est pas prêt à en donner;

· Un mauvais partage des tâches;

· Le non-respect de ses engagements;

· Peu de défis proposés;

· Le manque de confiance;

· Ne pas gérer la mauvaise ambiance interne (politique de l’autruche);

· Ne pas rendre à César ce qui lui appartient.

Quelles sont les solutions à ce mode de management?

« Ce qui ne se mesure pas ne s’améliore pas », il est donc important d’avoir des indicateurs quant à la rétention et à la fidélisation du personnel. C’est pourquoi tous les employés qui quittent une organisation doivent au minimum être rencontrés et si possible, par une personne autre que le gestionnaire (sans lui, bien sûr). Ce gestionnaire doit être très ouvert (à l’écoute de l’employé et sans jugement), car si nous lui montrons une réelle bienveillance malgré le fait qu’il quitte l’entreprise, il nous apprendra sûrement des choses qui feront grandir l’entreprise pour l’avenir.

Dernier point : une grande majorité des gestionnaires qui agissent de la sorte sont très souvent d’excellents professionnels qui ont gravi les échelons de l’entreprise, les uns après les autres, au fil des ans, mais qui n’ont pas reçu de formation ou d’accompagnement en gestion des relations humaines, il faudrait y penser!

Si vous souhaitez en apprendre davantage, consultez le rapport sur Le bonheur, plaisir et engagement au travail, plus particulièrement la page 36, ou encore cet article, qui est une traduction de l’étude Gallup sur l’engagement des salariés réalisée en 2011-2012.

Au plaisir de lire vos commentaires.

Revoir les derniers articles :

L’attraction des candidats « trop formés».

L’intégration d’une nouvelle ressource.

Les prochains articles porteront sur l’égalité, l’autonomie, la confiance, l’évaluation, la promotion, le changement (le vrai), les références professionnelles et la séparation professionnelle.

Petite vidéo pour le plaisir de rire (voir les chefaillons).

Philippe Zinser

Agitateur d'idées